Promesse fragile de la vaccination universelle
Si la couverture vaccinale mondiale a semblé maintenir le cap en 2024, plus de 14 millions de nourrissons demeurent exclus de toute protection vaccinale élémentaire. Sous la surface rassurante des 89% d’enfants ayant reçu au moins une dose du vaccin DTC, le dernier rapport OMS/UNICEF dévoile une réalité plus inquiétante : des centaines de milliers d’enfants supplémentaires échappent encore à l’immunité collective chaque année, sapant le rêve d’une génération protégée contre la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, et bien d’autres menaces.
La pandémie, les conflits, les crises humanitaires, la désinformation et la fragilité persistante des systèmes de santé ont laissé des cicatrices profondes, ralentissant les efforts pour étendre cette protection à tous. Les pays fragiles, en proie à l’instabilité, paient le plus lourd tribut : ils concentrent la moitié de tous les enfants non-vaccinés de la planète. Derrière chaque statistique, ce sont des familles entières confrontées à la peur du lendemain, à chaque toux suspecte, chaque fièvre violente. Les progrès récents, aussi précieux soient-ils, demeurent bien en-deçà de la barre nécessaire pour éviter la résurgence de maladies oubliées, comme en témoigne l’augmentation inquiétante des épidémies de rougeole.
Pourtant, le pouvoir des vaccins demeure immense. À l’échelle des communautés, c’est une promesse de vie, d’espoir, d’éducation, d’avenir. Mais cette promesse chancelle sous la pression des coupes budgétaires, de la croissance démographique et du retour en force des peurs irrationnelles. OMS et UNICEF appellent aujourd’hui à une mobilisation sans faille : investir durablement, donner la priorité aux plus fragiles, intégrer la vaccination dans chaque recoin du système de santé, combattre les fausses informations avec détermination.
Face à l’urgence, l’indifférence n’est plus une option. La santé de millions d’enfants en dépend, et derrière elle, celle du monde entier. Pour que plus aucun enfant ne meure d’une maladie que l’on sait éviter, il faut tenir la promesse du vaccin, jusqu’au dernier kilomètre, jusqu’au dernier enfant.







