Nivaquine : la fin d’un chapitre historique dans la lutte contre le paludisme
Symbole emblématique des campagnes antipaludiques depuis les années 1940, la chloroquine (commercialisée sous le nom de Nivaquine®️) a marqué l’histoire médicale avant de céder la place à de nouvelles thérapies. Son retrait définitif du marché en 2022 clôt une ère tout en ouvrant des défis cruciaux pour la santé publique tropicale.
Découverte en 1934 puis massivement utilisée après 1945, la chloroquine s’est imposée comme un traitement économique et accessible en Afrique subsaharienne. Son succès s’est pourtant heurté à un écueil majeur : l’émergence de souches parasitaires résistantes, particulièrement de Plasmodium falciparum, dès les années 1980 en Asie puis en Afrique. Loin d’être uniquement liée à un mésusage par les patients, cette résistance découle surtout de mécanismes évolutifs naturels amplifiés par une prescription massive.
Face à cette impasse thérapeutique, l’OMS a acté un changement de paradigme en 2006 en recommandant les thérapies combinées à base d’artémisinine (ACT). Issues de la pharmacopée traditionnelle chinoise (Artemisia annua), ces combinaisons offrent une efficacité supérieure grâce à leur action rapide et leur moindre risque de résistance.
Pourtant, leur déploiement se heurte à des obstacles majeurs :
• Coût 10 fois supérieur à la chloroquine
• Chaînes d’approvisionnement fragiles dans les zones rurales
• Résistances émergentes en Asie du Sud-Est (signalées en Afrique depuis 2023)
La transition thérapeutique exige désormais une innovation accélérée consistant au développement de nouvelles molécules (tazobactam, ferroquine), à la mise en place de stratégies intégrées, à savoir :
- Dépistage massif par tests rapides
- Moustiquaires imprégnées de 3e génération (PBO)
- Vaccination complémentaire (RTS,S/AS01 recommandé par l’OMS depuis 2021)
Aujourd’hui, de manière tout à fait ironique, le retrait de la chloroquine coïncide avec des études prometteuses sur son potentiel réutilisé en oncologie et en immunologie, illustrant le cycle complexe des innovations médicales.








C’est formidable mon petit, continue comme çà !