Il était une fois Guillaume…
Dans une école de Brazzaville, un événement inattendu a bouleversé la routine quotidienne des élèves. L’apparition soudaine de Guillaume, un personnage mystérieux, a déclenché une panique générale, entraînant une débandade mémorable qui a marqué les esprits. Ce récit, vécu par un élève de CM1, nous plonge dans cette scène chaotique et ses répercussions sur la cité.
C’était un matin ordinaire, et j’étais en classe de CM1, absorbé par la leçon de mathématiques que nous administrait notre maître. Soudain, un cri perça l’air : « Guillaume est là ! » Les élèves de la classe voisine s’étaient levés en masse, leurs visages blêmes trahissant une terreur palpable. Je n’avais jamais entendu parler de Guillaume auparavant, mais l’angoisse se propagea comme une traînée de poudre. En un instant, la classe se transforma en un champ de bataille : des chaises renversées, des livres éparpillés sur le sol, des cris et des pleurs résonnaient dans la cour.
Les enfants fuyaient dans tous les sens, certains trébuchant sur leurs camarades. La psychose collective s’était installée : l’idée que Guillaume pouvait être réel et qu’il était une menace invisible provoquait une agitation sans précédent. Nous avons tous quitté nos salles de classe à la hâte, courant vers la sortie comme si nos vies en dépendaient.
L’école était devenue le théâtre d’une véritable débâcle. Les enseignants tentaient désespérément de reprendre le contrôle, mais leur voix était noyée dans le tumulte. Des fenêtres avaient été brisées dans la précipitation des élèves cherchant à fuir. Les couloirs étaient encombrés de sacs à dos abandonnés et d’effets personnels laissés derrière nous.
Cette agitation ne s’est pas limitée à notre école. En quelques heures, la rumeur s’était répandue dans toute la ville. Les parents étaient inquiets et les enfants avaient peur d’aller à l’école pendant les trois jours suivants. Les conversations dans les foyers tournaient autour de Guillaume : qui était-il vraiment ? Était-il un esprit vengeur ou simplement une légende urbaine ?
L’impact de cette histoire ne s’est pas arrêté aux portes de l’école. Les journaux locaux ont rapidement relayé l’information. La Une du Journal « La Rue Meurt » cette semaine-là affichait une caricature saisissante de Ray’M mettant en scène Guillaume, un squelette humain vêtu de haillons avec une paire de sandales plateformes à semelles compensées dites « Ndombolo », aux côtés de petit David, la mascotte du journal. La légende qui accompagnait l’image parlait d’un « mystère qui hante les écoles » et appelait à la prudence.
Guillaume s’est invité dans toutes les discussions : au marché, dans les salons et même au 20h de Télé Congo. Les journalistes spéculaient sur son origine et sur ce qu’il représentait pour notre société. Était-ce un reflet de nos peurs collectives ou simplement une manifestation d’une culture riche en mythes et légendes ?
Aujourd’hui, en 2025, je regarde en arrière avec un regard critique sur cet événement marquant. Vingt-huit ans après cette journée chaotique, il est fascinant de constater comment notre société congolaise continue d’être influencée par le sensationnel et les superstitions. Cette propension à adhérer à des récits extraordinaires révèle une mentalité ancrée dans notre culture.
Nous avons tendance à chercher des explications surnaturelles à des événements ordinaires, préférant souvent le mystère à la réalité. Bien que cela fasse partie intégrante de notre héritage culturel, il est essentiel d’apprendre à naviguer entre tradition et modernité sans laisser la peur dicter nos actions.
Guillaume reste un symbole puissant dans notre mémoire collective, illustrant comment un simple récit peut provoquer une onde de choc dans toute une communauté. Ce phénomène rappelle que même dans notre monde moderne, nous sommes toujours connectés à nos racines culturelles et aux histoires qui façonnent notre identité.








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