Décès du pape François : un soutien controversé mais crucial pour les droits LGBTQ
Le pape François est décédé ce jour, marquant la fin d’un pontificat qui aura profondément marqué l’Église catholique et la société mondiale, notamment par son engagement en faveur de la reconnaissance des droits des personnes LGBTQ. Son approche, souvent qualifiée d’innovante et parfois controversée, a suscité des réactions passionnées à travers le monde, divisant fidèles, institutions religieuses et sociétés civiles.
Depuis son élection en 2013, le pape François a adopté une posture plus ouverte que ses prédécesseurs vis-à-vis des personnes homosexuelles. Il a notamment affirmé que « les personnes homosexuelles ont le droit d’être en famille » et qu’elles sont « enfants de Dieu » méritant respect et reconnaissance. Cette déclaration a été un tournant symbolique, traduisant une volonté de l’Église de tendre la main à des communautés longtemps marginalisées. En 2020, il a publiquement défendu le droit des couples de même sexe à vivre au sein d’une union civile, un pas inédit pour un souverain pontife, appelant à une couverture légale pour ces couples sans pour autant modifier la doctrine du mariage chrétien, réservé à l’union d’un homme et d’une femme.
Cette ouverture s’est concrétisée en décembre 2023 par une déclaration du Vatican autorisant la bénédiction des couples homosexuels, un geste symbolique fort qui a provoqué une onde de choc au sein de l’Église. Ce texte, signé par le pape, permettait la bénédiction de ces unions, tout en évitant de confondre cette bénédiction avec celle du sacrement du mariage. Cette mesure, saluée par les défenseurs des droits LGBTQ, a aussi suscité une vive opposition, notamment de la part des courants conservateurs et de certaines Églises locales, notamment en Afrique, où l’homosexualité reste largement rejetée.
Le pontificat de François n’a pas été exempt de contradictions. Si son soutien aux droits civils des personnes LGBTQ a été clair, il a parfois tenu des propos maladroits, voire blessants, comme lorsqu’il a évoqué en 2018 la possibilité pour des enfants présentant des « tendances homosexuelles » de recourir à la psychiatrie, propos qui ont été largement critiqués. De même, en 2023, il a exclu les hommes ouvertement homosexuels de la prêtrise, usant d’un terme vulgaire qui a choqué. Ces contradictions reflètent les tensions internes à l’Église entre tradition et modernité.
Avec la disparition du pape François, les communautés LGBTQ se retrouvent face à un avenir incertain. Son pontificat a offert un soutien moral et politique de poids, contribuant à une visibilité et une reconnaissance sans précédent dans l’Église catholique. Sans ce soutien, il est probable que les avancées obtenues risquent d’être remises en cause ou ralenties, surtout dans les régions où l’opposition est forte. Le prochain pape devra choisir entre poursuivre cette ouverture ou revenir à une ligne plus conservatrice, ce qui pourrait isoler davantage les personnes LGBTQ dans l’Église et renforcer les discriminations.
Le legs de François restera celui d’un pontife qui, malgré ses limites, a osé faire bouger les lignes sur un sujet longtemps tabou, offrant un souffle d’espoir à des millions de croyants marginalisés. La question est désormais de savoir si cette dynamique pourra perdurer ou si l’Église retournera à une posture plus rigide, laissant ces communautés vulnérables sans un allié de taille.







